T’as pas honte ? L’arme invisible qui nous contrôle.
- Laurence Sanchez
- 3 juil.
- 2 min de lecture

Elle a 16 ans.
Elle croyait qu’ils allaient être en couple après cette nuit.
Lundi matin, elle découvre que tout le lycée sait. Il a raconté. Lui, il est un héros. Elle, elle est une fille facile. Dans les toilettes, une voix cinglante : " T’as pas honte ? "
Vingt ans plus tard, ces mots résonnent encore.
La culpabilité concerne ce que l’on fait. La honte, elle, touche à ce que l’on est.
C’est pour cela qu’elle enferme dans le silence, qu’elle est si lourde à porter.
Quand on a honte, on se sent défectueuse, médiocre, pas digne. On n’est pas en sécurité avec qui on est.
Et quand on est une femme, cette honte devient systémique.
📌 Honte du corps, de ses transformations, du désir.
📌 Honte des choix de vie, toujours jugés : trop ou pas assez mère, ambitieuse, féminine…
📌 Honte d’avoir été victime, comme si subir signifiait consentir.
Depuis des siècles, la honte est un outil de contrôle. Une arme qui pousse à l’autocensure, à l’effacement.
Mais si la honte se nourrit du silence, elle se dissout dans la parole.
Et si nous arrêtions de la porter ?
Le contraire de la honte, ce n’est pas la fierté… c’est la liberté.
T’as pas honte ? L’arme invisible qui nous contrôle.
Pourquoi la honte pèse-t-elle si lourdement sur nos épaules ? Pourquoi certaines personnes la portent-elles plus que d'autres ?
La honte naît de l’écart entre qui l’on est et qui l’on pense devoir être.
📌 Plus cet écart est grand, plus la honte est intense.
📌 Elle attaque directement l’identité : on ne se sent plus seulement imparfait… mais défaillant.
Sur le continuum des émotions, la honte est parmi les plus pénibles.
Elle ne pousse pas à réparer comme la culpabilité.
Elle paralyse, fait taire, fait disparaître.
La honte est plus fréquente à des périodes de transition :
L’enfance - apprentissage des normes.
L’adolescence & le début de l’âge adulte - identité en construction.
La vieillesse - remise en question du rôle social.
Et pourtant, les femmes y sont exposées toute leur vie…
Les femmes vivent davantage de honte. Pourquoi ? Parce que les attentes sociétales et culturelles sont multiples et contradictoires.
📌 Trop ou pas assez mère, trop ou pas assez féminine, trop ou pas assez ambitieuse… Des injonctions impossibles à satisfaire, de la maternité à la ménopause, du corps à la carrière.
La honte traumatique après un abus.
Dans le cas d’agressions sexuelles, la honte devient un fardeau sans but.
⚠️ La sexualité est un sujet encore tabou.
⚠️C’est un abus de pouvoir → Les victimes sont souvent culpabilisées par les agresseurs.
Cette honte ne devrait pas exister, mais elle s’ancre profondément.
Beaucoup de victimes enterrent leur honte "dans une petite boîte au fond du cœur".
Mais la honte est une émotion sociale :
💬 Elle se dissout dans la parole, dans l’écoute bienveillante.
💬 "Je ne pense pas que tu devrais avoir honte. Tu n’es pas responsable."
Nous avons tou.te.s un rôle à jouer.
Laurence Sanchez - Thérapeute & Clairvoyante
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