Le traumatisme n'est pas une maladie mentale.
- Laurence Sanchez
- 13 mars
- 2 min de lecture
Le traumatisme n'est pas une maladie mentale. C'est une blessure – une blessure mentale, émotionnelle et parfois physique.
Mais ce qui apparaît encore plus essentiel à comprendre, c'est que le traumatisme n'est pas uniquement un événement du passé.
Il est un état présent, un stress qui organise votre manière de survivre au quotidien... un stress qui façonne vos réponses dans vos vies.
Dans une perspective holistique, le traumatisme peut être décrit comme Trop ou Trop peu de quelque chose pendant trop longtemps :
Trop d'intensité, trop soudain.
Ou au contraire, trop peu. (Trop peu d'attention, de protection ou de soutien...).
Et quand cela dure trop longtemps, sans le temps, l'espace, la protection ou les ressources nécessaires pour que votre corps retrouve son équilibre - système nerveux régulé - votre cycle de réponse au stress reste bloqué.
Alors, ce quelque chose, c'est quoi ? Qu'est-ce qui cause le stress ?
manque d'information ou des informations qui ne trouvent pas de résolution,
manque de transparence ou de confiance,
manque de prévisibilité ou de certitude,
manque de contrôle, de choix, de voix ou d'agentivité,
l'isolement social et l'absence de soutien émotionnel.
Nous avons souvent tendance à nous concentrer sur « l'événement traumatique ».
Mais cette vision nous fait oublier les causes systémiques et structurelles.
Ce sont les dynamiques de pouvoir qui déterminent l'accès aux ressources essentielles pour la "réparation" – temps, espace, permission et protection.
C'est pourquoi la guérison est aussi un acte politique : on reconquiert son agentivité, sa dignité, sa légitimité, son droit à l'égalité.
Reconquérir son agentivité, ce n’est pas seulement guérir à titre individuel. C’est aussi remettre en question les structures qui ont rendu cette blessure possible.
Guérir fait partie d’un mouvement plus large. Un mouvement qui revendique des conditions de vie où la réparation ne repose plus uniquement sur la volonté individuelle, mais sur un système qui protège, soutient et reconnaît.
La liberté n'est pas un objectif à atteindre, c'est une pratique.
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