La honte se transforme en agresseur intime.
- Laurence Sanchez
- 8 juil.
- 2 min de lecture
" Si je vous dis ce qui m’est arrivé, vous n’allez pas me croire..."
Ce sont souvent les premières paroles que j’entends des femmes qui viennent me consulter.
La honte. Cette souffrance indicible qui rend chaque geste plus difficile, chaque sourire plus fragile.
Ces femmes l'ont vécue dans leur chair, souvent dès l'enfance. Une douleur secrète, qu'elles n'osent jamais vraiment partager.
Et pourtant, cette vérité cachée, ce récit muet qui hante leur monde intérieur, est constamment présent, dans leur esprit. À chaque instant.
La honte n'est pas un sentiment inconscient. Contrairement à la culpabilité, la honte est un sentiment "hyper-conscient", mais secret.
Lorsque ces femmes songent à le révéler, c’est la crainte du regard des autres qui les paralyse. Parler, c’est risquer d’être incomprises, jugées, voire moquées.
Prisonnières de cette peur dévorante, elles font preuve d’un grand courage lorsqu'elles posent, pour la première fois, leurs mots en thérapie.
C'est dans cet espace que la guérison commence (enfin). Elles viennent rencontrer ce qui a été blessé pour s'en séparer.
La liberté, ce n'est pas un objectif. C'est une pratique.
Bien caché, bien secret, ce sentiment finit par empoisonner votre vie !
La honte est une des émotions les plus ressenties.
Mais elle reste souvent inexprimée, contrairement à d’autres émotions comme la colère ou la tristesse.
Rarement partagée...
Pour ne pas gêner ceux qu’on aime, pour ne pas être méprisé.e et pour se protéger soi-même en préservant son image.
Dire ce qu'on ressent apaise.
Exprimer ses émotions permet de se sentir compris·e et moins seul·e.
Mais les personnes qui souffrent de la honte préfèrent des échanges superficiels. Pour éviter d’aborder ce qui les touche profondément.
Dès qu’un mot ou un geste fait allusion sujet qui a causé la honte, un silence parfois angoissant envahit l'espace et génère des tensions dans la relation.
Ne pas exprimer ce qu'on ressent est un mécanisme de défense.
Mais il finit par épuiser émotionnellement et psychiquement.
La honte se transforme en agresseur intime.
Même sans menace extérieure, elle empoisonne la vie, envahissant les pensées et l'énergie, sans qu'on puisse y échapper.
Libérer sa parole est un premier pas vers la guérison. Dire sa honte, c’est briser le secret et s'alléger de la pression qu’il exerce.
La liberté, ce n’est pas un objectif, c’est une pratique.
Laurence Sanchez - Thérapeute & Clairvoyante
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