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Quand le corps se souvient : comprendre et accompagner les blessures d’inceste

  • Photo du rédacteur: Laurence Sanchez
    Laurence Sanchez
  • 12 nov.
  • 3 min de lecture
Créer un espace de sécurité pour réguler le système nerveux.

Quand le corps se souvient : comprendre et accompagner les blessures d’inceste


Parler d’inceste, c’est s’aventurer sur un territoire longtemps laissé dans l’ombre.


En France, on estime qu’un enfant sur dix en est victime. En Europe, la moyenne grimpe à un sur cinq. Des chiffres vertigineux, qui rappellent combien le silence a été, pendant des décennies, la règle implicite.


Briser le silence, encore et encore


Pendant des années, le sujet a été tu.

Jusqu’à ce que certaines voix se lèvent, souvent au prix d’un immense courage. Parmi elles, celle d’Eva Thomas, première femme à témoigner à visage découvert à la télévision française dans les années 1980.

À cette époque, la loi ne permettait même plus aux victimes adultes de porter plainte. Le viol incestueux, à peine nommé, restait relégué dans les marges du discours social.


Ce témoignage a ouvert une brèche.


Il a révélé ce que beaucoup pressentaient sans oser le dire : l’inceste ne concerne pas “les autres”, ni un seul milieu social. Il traverse les familles, les classes, les générations.


Écouter autrement : le corps comme langage


Depuis près de quarante ans, Martine Nisse consacre sa vie à accompagner les enfants victimes d’inceste et leurs familles.

Issue du travail social, éducatrice spécialisée avant d’être thérapeute familiale, elle a été témoin, dès ses débuts, de la banalisation du trauma et du désarroi des professionnels face à ce qu’ils ne savaient pas lire.


Elle rappelle combien la France, longtemps marquée par la psychanalyse, a entretenu une confusion entre réalité et fantasme.Beaucoup de praticiens interprétaient les récits d’enfants comme symboliques, voire imaginaires.Mais les faits, eux, ne mentent pas.

Et le corps, surtout, garde la trace de ce qu’il a vécu.


« Si l’on ne comprend pas la façon dont les enfants expriment leurs terribles secrets, on passe à côté de leurs drames », dit-elle.


Ces enfants parlent sans mots.

Leur langage est corporel : tensions, troubles du sommeil, comportements étranges, silence opaque.

Apprendre à écouter ces signes, c’est accepter d’être déplacé dans sa manière d’entendre. C’est reconnaître que la vérité du corps est parfois la seule parole possible.


L’omerta familiale : le silence sous peine de mort


Dans de nombreuses familles, une loi du silence prévaut.

Le mot “omerta” n’est pas exagéré : il vient du langage de la mafia, et il désigne ce silence imposé sous menace.

Les enfants comprennent très vite qu’ils ne doivent pas parler.

Ils portent seuls un secret plus grand qu’eux, dans un climat où la peur et la loyauté s’entremêlent.


Ce silence n’est pas un oubli, c’est une stratégie de survie.

Et tant qu’il perdure, la mémoire du corps reste saturée, incapable de se déposer.


La thérapie familiale de réseau : restaurer la sécurité relationnelle


Face à cette réalité, Martine Nisse et ses collègues du Centre des Buttes-Chaumont à Paris ont développé une approche originale : la thérapie familiale de réseau.L’idée est simple, mais profondément novatrice : dans certains cas, la famille - ou une partie d’elle – peut redevenir ressource.


L’inceste détruit le tissu du lien.

Mais il existe parfois, au sein même de la constellation familiale, des figures soutenantes : une sœur, un frère, un grand-parent, un adulte protecteur. Ces présences peuvent aider l’enfant à reconstruire un sentiment d’appartenance et de sécurité.


Dans d’autres situations, le danger demeure trop grand. Le placement devient alors indispensable - en famille d’accueil, en foyer, dans un lieu de vie. Ces espaces offrent à l’enfant un environnement stable, une respiration possible, une chance de se sentir à nouveau protégé.


C’est à partir de cette sécurité retrouvée que le travail thérapeutique peut commencer : non pas en effaçant le passé, mais en rendant possible un nouvel ancrage dans la vie.


Cet article se poursuivra avec : " Quand le corps se souvient : restaurer la sécurité, ouvrir la parole. "



Laurence Sanchez -  Thérapeute psycho-émotionnelle & somatique


J’accompagne depuis plus de 15 ans des personnes qui portent des blessures profondes : attachement insécure, anxiété, épuisement émotionnel. Mon approche relie corps, système nerveux et émotions, pour nourrir pas à pas un sentiment de sécurité intérieure.


🌱 Si ces mots résonnent, explorez mes autres articles : ils offrent des pistes concrètes pour prendre soin de votre équilibre.


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